Comment expliquer la saison irréelle du Paris Saint-Germain?

Un abandon de séries d'invincibilité historiques de la part des Parisiens

Retenons chronologiquement les faits qui ont mené à la réalisation d'une saison absurde. Alors que le club de la capitale est encore en liste dans toutes les compétitions officielles, vient d'éliminer le FC Barcelone en huitième de finale de la LDC, il semble avoir deux visages depuis le début de la saison. L'un fait preuve de perte de contrôle, de néant absolu dans le jeu, pendant que l'autre s'est révélé lors de matchs décisifs pour le PSG cette saison, à l'image de ceux à Old Trafford ou au Camp Nou. Problème : ce deuxième visage doit être présent sur le terrain du Bayern mercredi et jusqu'à la fin de la saison, pour effacer le premier, trop vu et inacceptable pour un club d'une telle puissance.

C'est une première contre le club Lillois au parc des princes depuis 1996. Après cette défaite, Paris a perdu chacune de ses 3 dernières réceptions en Ligue 1, il n'avait plus connu une telle série depuis septembre-octobre 2007 dans la compétition (3 également)

Concernant la défaite parisienne à l'occasion du Classico de Septembre 2020 :

Marseille a remporté sa première rencontre de Ligue 1 contre Paris depuis le 27 novembre 2011, mettant fin à une série de 16 matches sans succès dans l'élite (3 nuls, 13 défaites). (@optajean). Il s'agit du premier Classico perdu au Parc des Princes depuis le 28 février 2010 (PSG-OM 0-3)

Concernant la dernière défaite contre l'OL en décembre 2020:

Paris n'a cadré qu'un tir contre Lyon, son plus faible total lors d'un match de Ligue 1 joué à domicile depuis le début de l'ère QSI (2011/12). Il s'agit de la première défaite contre l'OL au Parc des Princes depuis le 23 mars 2012 à l'occasion d'un match de coupe de France.

Pour conclure, à ce jour, les Parisiens comptent 10 défaites en compétition officielle, soit le total le plus élevé à cette période de la saison sous l'ère qatari.

Des contre-performances marquées par une faiblesse mentale inhabituelle

La gestion du groupe et le leadership semblent également faire défaut. Alors que la majorité des supporters parisiens garde en tête le match contre l'OM au Parc des Princes, deux semaines après la finale de la Ligue des Champions 2020, cette situation s'est répétée samedi dernier contre les joueurs de Christophe Galtier, après une nouvelle désillusion de Neymar JR. En effet, c'est encore le numéro 10 brésilien qui, âgé de ses 29 ans, a encore perdu le contrôle mental d'un match incontrôlable sur le rectangle vert. Multipliant les mauvaises actions et à force de ne pas conclure leurs séquences de possessions de balle par une occasion devant le but de Mike Maignan, les Parisiens n'ont pas réussi à garder le contrôle du match, face à des Lillois pourtant peu productifs et ne s'appuyant que sur les contre-attaques après des phases défensives intenses. Résultat : troisième carton rouge pour Neymar en 14 matchs de Ligue 1 disputés cette année. Le problème Neymar reste encore flou, alors qu'il semble pouvoir réaliser tous les gestes sur un terrain de football. Il est difficile d'expliquer une telle perte de contrôle durant un match de football pour un tel joueur.

Le Covid, seule et unique raison?

Ces défaites et contre-performances semblent résulter de la pandémie à laquelle tout le monde fait face aujourd'hui. L'impact des mesures sanitaires se montre nettement en cette saison remplie de matchs à huis clos, puisque l'avantage de jouer à domicile pour chaque équipe ne se ressent que par l'habitude de jouer sur le terrain habituellement utilisé. Cela étant, l'importance d'un public actif, encourageant sa propre équipe et mettant une certaine pression sur l'adversaire, se démontre encore plus aujourd'hui. Le stade de football, sans fans, sans public n'aurait pas un grand intérêt pour les joueurs et dans le cadre de leur motivation durant le match. Dans une certaine mesure, on pourrait qualifier cette situation de désavantage, alors que l'équipe jouant à domicile est en manque d'une part de leur identité: le soutien du public. Après tout, cela semblerait logique. Sans supporters, il n'y a pas de football. Sans public, pas de passion. Tout cela se voit depuis le début de la saison, alors que beaucoup de fans de football semblent affirmer qu'ils perdent de l'intérêt à suivre des matchs habituellement pourtant très attractifs. D'autre part, nous avons ceux qui ne sont pas dérangés par cette situation, en prenant comme argument principal que tout l'intérêt du match est désormais centré entièrement sur l'aspect tactique et technique du football.

Le Covid pénalise de nombreuses équipes du fait des absences instantanées et des blessures récurrentes au sein des effectifs. Alors que l'UEFA avait anticipé ce problème en élargissant le nombre de changements possibles au cours d'une rencontre, passant celui-ci de 3 à 5 changements utilisables, cette saison reste marquée par des absences récurrentes. C'est dans cette optique que Pep Guardiola, entraîneur de Manchester City, s'est plaint une nouvelle fois auprès de l'UEFA et de la FIFA, liant ce sujet au fait que les calendriers des joueurs sont trop chargés sur une saison: « Aucun joueur ne peut supporter cela, pas seulement physiquement mais mentalement, pour être prêt chaque jour à affronter des adversaires pour gagner le match. C'est impossible ».

Le Paris Saint-Germain semble ainsi perturbé par l'organisation spéciale de cette saison 2020/2021, en raison de l'absence d'un public important pour une équipe qui semble facilement déstabilisante au niveau mental, comme l'ont montré les fins de matchs contre l'OM et le LOSC au Parc des Princes par exemple.

Vincent Mathiot