Panenka, trashtalk et boxe: résumé de ce Monaco-Lyon.
C'est une copieuse affiche qui est venue clôturer la 35ème journée de Ligue 1 ce dimanche soir: Monaco, imbattable depuis décembre 2020, recevait l'Olympique Lyonnais dans le cadre d'une lutte temporaire pour la troisième place, si le LOSC et le PSG préservent leurs places respectives jusqu'à la fin de saison. Tout pouvait laisser croire que le spectacle allait être au rendez-vous au stade Louis II, alors que les hommes de N.Kovac étaient privés de Golovine, Dop, Gelson Martins et Diatta. Monaco devait s'attendre à des difficultés offensives en vue de tous ces absents. Cependant, ils n'ont pas laissé de côté leurs idées de jeu et on fait du Monaco. Alors que Lyon a très bien entamé le match, rythmé par des phases de jeu propres et sans réel déchet technique (ex: on note la frappe de Toko Ekambi après une magnifique feinte de remise de Depay à la 13eme minute), les Monégasques se sont pourtant toujours montrés dangereux à la récupération du ballon, comme ils en ont l'habitude. Par des projections rapides vers l'avant, la complicité footballistique de Ben Yedder et Volland était constamment signe de danger au sein de la défense lyonnaise. Ces attaques offensives se sont concrétisées par un but à la 25ème de l'avant-centre allemand. Résultat: 16ème but de Volland en L1 cette saison, qui a placé Denayer dans son rétroviseur pendant quelques secondes, le temps de mettre le ballon au fond des filets.
Au retour des vestiaires, les Lyonnais ont poursuivi le match comme ils l'avaient commencé: agressifs et à l'aise techniquement. Mais le match s'est avéré être d'autant plus intéressant après l'égalisation lyonnaise à la 57ème minute, génératrice d'une agressivité physique et d'une intensité décuplée. En effet, alors que les Monégasques avaient l'opportunité de plier le match en marquant dès le début de la deuxième période, c'est par une contre-attaque que celui qui porte l'OL de Rudi Garcia sur ses épaules a fait des siennes. Il en élimine un. Puis un autre, et un dernier avant de se retrouver à l'entrée de la surface de réparation pour déclencher une frappe. Celle-ci est contrée par la défense lyonnaise mais termine dedans. 1-1. Tout est relancé.
A cet instant, les Lyonnais croient à la victoire et ne cessent d'agresser le porteur de balle Monégasque. Cependant, la confiance de Monaco a tenu les joueurs en vie et a amené ceux-ci à devoir encaisser les fautes lyonnaises, jusqu'à ce que l'une d'entre elle vaille le carton rouge pour Maxence Caqueret (69'). Alors que le match semblait plié et qu'on s'attendait à voir les Lyonnais jouer bas pour ne pas encaisser un autre but, Rudi Garcia choisit de faire entrer Houssem Aouar pour amener de la densité au milieu de terrain lyonnais. Le français, sur sa première action, subit une faute. Celle-ci permet à Depay de montrer encore une fois sa justesse technique: le ballon déposé par le Néerlandais se retrouve sur la tête de Marcelo, et finit au fond des gardiens de Lecomte. Incroyable exploit d'un Olympique Lyonnais pourtant en infériorité numérique. Mais un autre élément majeur de ce match s'ajoute aux chef d'œuvres de Depay: la qualité qu'a Anthony Lopes à se transformer en boxeur à tout instant. Après avoir mis au sol son propre coéquipier Diomandé quelques secondes plus tôt, le gardien portugais enclenche un crochet dans la tête de Volland et prend sur son passage Marcelo. Résultat de cette nouvelle sortie incompréhensible: 0 mort (ouf...), 2 blessés.
Relativisons: ces blessés n'ont souffert que de courtes secondes, mais celles-ci ont suffi aux Monégasques et aux arbitres de la VAR pour convaincre Clément Turpin d'aller checker cette action "litigieuse". Le penalty est accordé logiquement à Ben Yedder, qui montre au Top 4 de Ligue 1 que Monaco est encore présent, même quand ils doivent se confronter au meilleur boxeur du championnat. Merci Wissam pour la panenka.
Mais cette fin de match semble s'être jouée au caractère et à la force mentale de chaque équipe. En tout cas, il ne restait plus que ça à l'OL pour pouvoir espérer devancer leur adversaire du soir. Dès lors, ils ont respectés leur jeu en place depuis 89 minutes et ont réussi à combiner au sein d'une équipe Monégasque avec toutes ses armes encore à disposition. Et pour conclure ce magnifique match, les supporters de l'OL n'auraient pas pu espérer meilleure issue: Cherki reçoit la balle à un mètre du point de penalty et frappe sans contrôle. Le natif de Lyon sauve son équipe et vole même le titre de meilleure célébration de la soirée à son coéquipier Marcelo. Le golfeur peut aller se rasseoir et voir le prodige franco-algérien chambrer un banc Monégasque bien trop expressif à son goût suite à la panenka de Ben Yedder.
Enfin bon, après tout, le trashtalk, c'est le sport qu'on aime. Et quand on a l'occasion d'en voir par un geste technique à l'image de celui de Ben Yedder ou par une célébration comme celle de Cherki, on prend, on déguste, et on en redemande le week-end prochain.
Le titre semble donc être compliqué maintenant pour l'ASM qui va devoir lutter pour rester à la troisième place du championnat, devançant les lyonnais à un point seulement désormais suite à cette défaite 2-3. Sauf si Lille et Paris perdent tous leurs matchs. Après, on ne vous conseille pas de miser sur ça. Le top 4 français n'a pas le droit à l'erreur dans cette dernière ligne droite. Mais le football est tellement fou...surtout cette saison.
Vincent Mathiot