PSG- City, ou l’allégorie d’une saison parisienne tourmentée
1-2. Voici le score du match aller de la demi-finale de Ligue des Champions qui opposait le Paris Saint-Germain à Manchester City. Alors que les Parisiens ont su dominer une première mi-temps comme ils nous l'avaient habitué contre le Barça et le Bayern Munich, ils se sont écroulés de fatigue, d'impuissance tactique et d'une mauvaise gestion des coups durs qu'ils avaient à encaisser face à des citizens bien plus sereins. Honnêtement, on ne pouvait pas rêver d'un meilleur score pour représenter le football que propose le Paris Saint-Germain cette saison. Récit.
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Malgré des premières minutes dominées par les joueurs de Pep Guardiola dans la possession et la conservation de balle, phases de jeu classique de cette équipe, le PSG semblait pourtant être bien meilleur dans les transitions offensives et face au but. Portés par des gestes techniques de classe mondiale de la part d'Angel Di Maria et Neymar, les Parisiens semblaient réitérer ce qu'il s'est passé au Parc contre le Bayern. Les visages étaient sereins, pleins de confiance, comme si la peur ne les atteignait plus. Toute cette magie qu'offre l'équipe de Pochettino depuis les phases finales de Coupe d'Europe s'est répétée, et s'est traduite par le but de Marquinhos dès la 15ème minute. S'en sont suivis des pressings intenses de la part du milieu parisien et des sorties de balles d'une propreté auxquelles on commençait également à s'habituer. Cependant, Manchester City n'a pas coulé après ce but, bien que le score aurait pu être plus favorable pour le PSG à la mi-temps, notamment grâce aux projections rapides de Neymar et Di Maria, a contrario d'un Mbappé bien trop silencieux. Ce silence a soudainement installé un doute après la pause dans les têtes parisiennes: le doute de pouvoir faire mieux face à des citizens encore debout.
Ces derniers ont effectivement su profiter de cette timidité parisienne après la mi-temps. Une timidité, ou bien de la fatigue, ou un écroulement tactique? Difficile de faire un choix parmi ce qui pouvait justifier la défaite finale parisienne, tant les défauts qu'on a vu du PSG cette saison se sont répétés lors de la deuxième partie du match.
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Première constatation: l'impuissance parisienne face aux longues possessions de balles des citizens. Cette faiblesse a duré presque 20 minutes, ou en tout cas s'est faite ressentie jusqu'à l'ouverture du score (chanceuse ?) de Kevin de Bruyne à la 64ème minute. Les joueurs de Pep ont fait du Guardiola: attaquer les espaces vides laissés par les Parisiens pour aller déstabiliser l'organisation défensive de ces derniers. Et quand ça marche avec Bernardo Silva, De Bruyne ou Gundogan, ces attaques-là, elles font mal. Les joueurs de City n'ont cessé de provoquer les Parisiens en lâchant à chaque fois la balle dès qu'ils se sentaient menacés par un joueur rouge et bleu. Meilleure illustration: Bernardo Silva, en fin de match, attaque le dos de Kimpembe dans la surface censée être protégée par le Français, pour venir toucher la ligne de but et revenir en arrière, l'objectif principal étant de créer des espaces pour ses coéquipiers.
Mais si on pouvait s'attendre à ces phases de jeu classiques ordonnées par Pep Guardiola et mises en œuvre somptueusement par ses joueurs, les Parisiens se sont écroulés physiquement. Ils étaient en retard sur tous les ballons et ont pressé individuellement, et donc inutilement, se fatiguant et laissant les défenseurs citizens occuper l'espace libre. Cette fatigue peut expliquer la violente faute de Gueye sur Gundogan qui lui vaut l'exclusion à la 77e, six minutes après le second but de City inscrit par Mahrez, chanceusement, sur coup franc.
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Tout cela a contribué à coordonner totalement le système tactique de Pochettino, pourtant assez bien respecté durant la première période. Les Parisiens ont été trop timides, fatigués, et dépassés par des citizens toujours aussi redoutables grâce à leurs conservations de balles d'une justesse parfaite. En résumé, Paris a montré ses forces en première mi-temps pour laisser ses faiblesses prendre le pas durant la seconde. Il faudra donc au moins inscrire deux buts pour le PSG pour obtenir la qualification. L'occasion pour un numéro 7 si talentueux en ce moment de se faire pardonner de ce match cata ? A suivre...
Vincent Mathiot
Images: @ChampionsLeague