Qu'en penser ?

03/05/2020

Après que la Fédération Française de Football ait prononcé l'arrêt des championnats amateurs en avril dernier, tous les yeux étaient rivés sur la LFP pour savoir si le football professionnel allait subir la même sentence. La tendance était à la reprise en juin prochain avec des rencontres se disputant à huis clos pour assurer la fin des championnats de France. Mais jeudi dernier, la Ligue de football professionnel a officiellement voté la fin de la saison 2019-2020 de Ligue 1 et de Ligue 2 en se basant sur des classements calculés avec un indice de performance qui prend en compte le nombre de points marqués sur tous les matches joués. Ce mode de calcul sacre le Paris Saint-Germain, emmène l'Olympique de Marseille en Ligue des Champions, relègue Amiens et Toulouse en Ligue 2 et promeut Lorient et le RC Lens en Ligue 1. Cependant, cette décision prise par la LFP est contestée par certains clubs français qui ne sont pas à la place qu'ils pensaient occuper à la fin de de la saison. Certains sont même très remontés et sont prêts à porter plainte pour trouver une solution plus « juste » pour déterminer les places du classement final. Alors qu'en penser ? Est-ce une mesure annoncée trop tôt ?


La meilleure solution au classement ?

Mardi dernier, le Premier Ministre Édouard Philippe annonçait les nouvelles mesures prises par le Gouvernement français concernant l'épidémie de coronavirus qui touche le pays depuis février dernier. Dans son discours, il déclare l'arrêt définitif de toutes les compétitions sportives, aussi bien amateurs que professionnelles : la Ligue 1 et la Ligue 2 ne pourront donc pas reprendre. A cette annonce, certains dirigeants ce sont empressés de proposer leur façon de calculer le classement, ou ont proposés des règles inédites. Mais la Ligue de football professionnel a très vite réagi et a annoncé ses classements finaux comme évoqué précédemment. La LFP a ainsi mis fin à « tous les concours d'inventivité et de créativité qui agitaient les médias ces dernières 48 heures », comme le relève Didier Quillot, directeur général exécutif de la FIFA. Cette solution est probablement la meilleure et reflète parfaitement le niveau de chaque club cette saison. Il aurait été injuste de ne pas voir l'Olympique de Marseille en Ligue des Champions l'année prochaine par rapport à la saison qu'ils ont réalisé. Il aurait été injuste de finir sur une saison blanche alors qu'il ne restait que dix matches de Ligue 1. Il aurait été encore plus injuste de prévoir un classement en fonction du coefficient UEFA sans tenir compte de la saison très moyenne de l'Olympique Lyonnais et de l'AS Monaco qui auraient été qualifiés en Europe avec ce mode de calcul. Même si les mesures ont sans doute été annoncé trop prématurément, il serait important de reconnaître que la LFP a proposé la meilleure solution pour figer des classements qui ne pourront pas reprendre. Malgré ça, certains dirigeants font la tête et espèrent toujours que la Ligue reviendra sur ses choix.

Après les masques, ce sont les mouchoirs pour Jean Michel Aulas

Malgré la crise sanitaire que subit le monde entier, certains présidents et dirigeants de clubs français ne comprennent toujours pas comment on peut arrêter un championnat et en décider du classement après seulement 28 journées. Ceux qui sont mal classés ou qui ne sont pas à la place qu'ils pensaient atteindre à la fin de la saison prônent la justice et l'équité sportive : pour eux, tout était encore possible, l'Olympique Lyonnais aurait pu viser une qualification européenne malgré une saison très moyenne, Amiens aurait pu se sauver de la relégation. Même le président du Toulouse FC est très remonté contre la Ligue alors que son équipe est classée à la dernière place depuis au moins six mois et compte dix points de retard sur le 19ᵉ. Le président de l'Olympique Lyonnais Jean Michel Aulas s'était d'ailleurs précipité pour proposer à la Ligue de futurs Play-offs une fois l'épidémie maîtrisée. Mais la LFP a refusé sa proposition et a officialisé le classement final qu'on connaît aujourd'hui. Ces Play-offs permettaient à tous les clubs du haut de tableau de viser le titre et des qualifications européennes. Même s'il ne le dit pas, son projet était conçu de telles sortes à ce que son équipe puisse arracher une qualification en Ligue des Champions la saison prochaine, chose impossible avec le classement actuel.
Très remonté, Aulas prévient qu'il n'en restera pas là. Il trouve aussi que « la Ligue s'est précipitée pour mettre un terme à la saison sans prendre en considération des scénarios encore possible comme l'éventualité de faire des Play-offs ».
Dans le contexte actuel, sa sortie peut choquer. Ce manque de décence est partagé avec les dirigeants d'Amiens qui mettent en avant l'absence d'équité sportive et trouvent que cette décision manque d'humanité et par Olivier Savran, président du Toulouse FC, qui sait que le TFC est dernier de Ligue 1 depuis la 15ᵉ journée mais qui se laisse quand même le droit d'exercer un recours juridique.
Montpellier est aussi touché par cette décision puisque le club pointe à la 8e place à un point d'une qualification en Europa League. Son président Laurent Nicollin fait preuve de beaucoup plus de maturité et appelle ses dirigeants à prendre du recul en mettant un tacle au président de Toulouse « En étant dernier avec une certaine décence, j'aurai fermé ma gueule », voilà qui est dit.

Et nos voisins ?

Avec la France, seul la Belgique et les Pays-Bas ont mis fin aux championnats de football professionnels. Les autres pays ne sont pour l'instant pas prêts à mettre un terme à la saison en cours. L'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne et même l'Italie espèrent reprendre : les entraînements individuels étant autorisés, la reprise des championnats pourraient s'opérer en juillet prochain. On sait que les clubs sont favorables à cette reprise pour des raisons économiques mais est-ce primordial ? Doit-on mettre en danger les joueurs pour la santé financière des clubs ? Si les matches reprennent, les joueurs seront évidement très proches, les contacts seront nombreux, les crachas aussi. Par ailleurs, on sait que le huitième de finale de Ligue des Champions Valence - Atalanta Bergame qui s'est joué en mars dernier a été considéré comme un foyer de contamination très important en Espagne. On sait aussi qu'il y aura probablement des deuxièmes vagues de contamination après les déconfinements progressifs des populations européennes. Alors nos voisins prendront-ils le risque de reprendre ? Probablement. Mais il est difficile d'imaginer comment les clubs vont faire, si un nouveau cas est déclaré au sein d'une équipe même. La mise en quarantaine sera obligatoire et les matches seront de plus en plus repoussés. Les championnats ne se finiront pas avant août et la saison 2020-2021 risque d'être très retardée alors même que l'Euro approche.

Tout ça n'en reste pas moins extrêmement flou. On espère tous que le football reviendra au plus vite mais il faut impérativement que les institutions prennent les mesures nécessaires pour assurer un retour sans risque ; c'est l'objectif premier.

Écrit par Axel

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